• Jean-Marie Chevrier, Le navire aux chimères

    240 pages

    Résumé :
    Rescapé d’une tempête au large de la Guinée Bissau, "La Frileuse" s’échoue bien mal en point près d’un fort perdu tenu par quelques portugais. Lassé de tant de courses commerciales à travers le monde, Saint Elme, son capitaine, a lui aussi rompu les amarres avec sa Charente natale, la civilisation et ce siècle des Lumières qui s’effacent dans ces tristes tropiques, ces terres vierges et inquiétantes peuplées de tribus promises à l’esclavage.
    A bord, une cargaison pourrissante, un officier cultivant les plantes carnivores, un second hostile qui pressent le glissement progressif de Saint Elme vers l’enlisement et la folie. Désormais prisonnier de hantises surgies de son enfance, de l’image érotique et obsédante d’une grand-mère morte, du fantasme insoupçonné de lui inspiré par un jeune esclave noir, le capitaine va se perdre peu à peu « au cœur des ténèbres ». Et quand dans sa cabine, le soir, il joue du Rameau sur son clavecin, ce sont des tams-tams menaçants qui lui répondent au loin. Comme s’il avait décidé d’en finir, comme s’il pouvait percer le mystère de ce continent noir, il se lance alors dans une expédition suicidaire à l’intérieur des terres et entraîne son équipage vers une mort certaine.


    Critique :
    C’est un livre qu’on m’a donné et depuis le début je trouve qu’il dégage quelque chose d’étrange qui m’en a fait repousser sa lecture. La couverture, le résumé et même le titre dégagent un certain mystère.

    Cette impression est restée tout au long de ma lecture. C’est un roman avec une aura particulière, un style différent. J’essaye depuis des mois d’en écrire une critique convenable mais impossible ! Ce livre m’a laissé une telle impression qu’à chaque fois que j’essaye de mettre un mot dessus elle s’échappe. Tout ce que je peux en dire c’est que c’est un roman qui m’a énormément troublé et avec le recul je peux même dire que ce fut une lecture inoubliable.
    Le capitaine, personnage principal du roman, a coupé tout lien avec la civilisation, la France et le rythme intrépide de la vie. Il a laissé la réalité comme nous nous la connaissons derrière lui. On sombre avec lui dans son univers décalé, complètement fou, et cependant… Il réside une logique quelque part, enfoui profondément dans son esprit.

    Les paysages décrits sont magnifiques. J’ai adoré l’atmosphère que l’auteur a su retranscrire. C’est une ambiance douce et calme, presque un roman fait pour se relaxer.

    Sûr qu’en le lisant, ce roman va vous ébranler. La meilleure façon de comprendre cette critique est encore de le lire…

    B.


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  • Cécile Fraboul, Le Messager

    290 pages

    Résumé :
    Quand Matthias Keller apprend qu’il est condamné par un cancer, ce qu’il envisageait de son existence se réduit à peau de chagrin. Décidé à profiter du mois qu’il lui reste à vivre, il met de l’ordre dans ses affaires et entreprend de réussir son départ.
    C’est compter sans les autres, ligués pour lui pourrir la vie : une petite amie qui s’évanouit dans la nature avec ses économies, une sœur qui a anticipé son rôle d’héritière, une juge qui veut lui coller un meurtre sur le dos, un tueur à gage qui le poursuit de ses assiduités et, pour finir, un laboratoire qui s’est trompé : il ne meurt plus.
    Maîtriser son avenir quand le présent se corse peut devenir un exercice de haute voltige.
    Entre la France, le Kenya, l’Italie et la Suisse, l’itinéraire mouvementé d’un égoïste patenté.


    Critique :
    Je remercie pour la dernière fois les administrateurs du site Les agents littéraires puis ce qu’ils passent le relais, en espérant que leurs successeurs seront aussi sympathiques et efficaces !

    Merci également à l’auteur Cécile Fraboul pour m’avoir permis de découvrir son roman et j’en profite pour m’excuser du retard que j’ai pris pour publier cet avis !

    J’ai trouvé qu’il y avait plusieurs tons différents dans son livre, qui se suivent par phases. On a d’abord un côté dramatique, puis le genre policier fait son apparition, on passe aussi par une phase un peu thriller, ou encore romantique. C’est un assez gros mélange de genre et au final j’ai eu l’impression d’avoir lu plus qu’un seul livre ! Pour autant la trame du récit est très claire et on arrive bien à suivre. Même si l’auteur réussi à varier son style, elle déroule le fil de son histoire de façon très ordonnée. Cette diversité est vraiment un bon point pour moi, ça ne fait qu’enrichir le roman.

    Il y a différentes actions dans le roman que l’auteur relie au fur et à mesure. Ces liens entre les différentes parties, qui n’ont pas forcément de rapport au premier abord, m’ont surprise. Ils sont parfois un peu tirés par les cheveux… Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris pour être honnête, mais il y a un peu trop de petites choses qui vont bien parce que l’auteur à écrit que ça collerait alors qu’il existe mille autres possibilités d’écrire les choses. C’est très souvent le cas dans les romans, mais c’est un peu trop flagrant ici.
    Par exemple quel est le rapport au final entre les trompettes de la mort et le complot ? Je ne vois pas trop non plus ce que vient faire le suicide de Danièle dans le roman, même si c’est un passage qui m’a touché et que j’ai énormément apprécié !

    C’est peut-être le résumé aussi qui m’a un peu trompé parce que je m’attendais à suivre quelqu’un qui se croit condamné puis retrouve une vie « normale » alors que finalement l’histoire se concentre plus sur l’acharnement que des personnes ont à lui faire porter le chapeau d’un crime qu’il n’a pas commis. Pour le coup le résumé n’est pas tellement représentatif du bouquin… C’est un peu la faute au principe du partenariat parce que je suis obligée de lire le résumé alors que je préfère commencer un roman sans avoir aucune attente.

    Les personnages m’ont énormément plu. Ils sont vivants, expression que j’utilise souvent mais qui pour moi veut tout dire. On y croit tout simplement en fait. Ils ont des réactions censées et logiques face à ce qu’ils leur arrivent. Suffisamment de peine, de paranoïa, de douleur, de petites joies, etc. sans tomber dans l’excès ! Pourtant ce n’était pas évident avec le thème de la mort imminente et du complot.

    On voyage beaucoup avec ce livre. On va en Suisse, en Italie ou encore en Afrique. Fraboul change de décor avec aisance et crée d’emblée une atmosphère où l’on a envie de rester. Là non plus ce n’est pas évident de changer aussi souvent de lieu et de point de vue sans risquer de perdre le lecteur.

    Vous l’aurez compris c’est un livre que j’ai lu avec grand plaisir et qui m’a captivé du début à la fin. En plus quelle joie de recevoir le bouquin et de voir une magnifique couverture ! (Gros point noir des livres peu connus je trouve, car les couvertures sont souvent désagréables à regarder.)

    Un roman recommandable par tous et pour tous !


    La phrase de la fin :
    "J'avais une demi-heure pour attraper mon train, je ne suis pas remonté."

    B.


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