• Léonor de Recondo, Pietra viva

    225 pages

    Résumé :
    Michelangelo, en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le corps d’Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait. Il part choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa pietà a valu gloire et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs blocs, les négociant, organisant leur transport. Sa capacité à discerner la moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des tailleurs de pierre.
    Lors de ses soirées solitaires à l’auberge, avec pour seule compagnie le petit livre de Pétrarque que lui a offert Lorenzo de Medici et la bible d’Andrea, il ne cesse d’interroger le mystère de la mort du moine, tout à son désir impétueux de capturer dans la pierre sa beauté terrestre.
    Au fil des jours, le sculpteur arrogant et tourmenté, que rien ne doit détourner de son œuvre, se laisse pourtant approcher : par ses compagnons les carriers, par la folie douce de Cavallino, mais aussi par Michele, un enfant de six ans dont la mère vient de mourir. La naïveté et l’affection du petit garçon feront  resurgir les souvenirs les plus enfouis de Michelangelo.
    Parce qu’enfin il s’abandonne à ses émotions, son séjour à Carrare, au cœur d’une nature exubérante, va marquer une transformation profonde dans son œuvre. Il retrouvera désormais ceux qu’il a aimés dans la matière vive du marbre.


    Critique :
    Gravé dans le marbre : voilà l'impression que vous laissera Pietra viva après l'avoir lu ! Léonor de Recondo a une plume qui transporte le lecteur dès la première seconde.

    J'ai totalement adoré le personnage de Michelangelo. Il est torturé, bienveillant, laid et toujours à la recherche de perfection. Il est paradoxe à lui tout seul ! Les personnages de Cavallino et Michele sont aussi admirables : un homme fou et un enfant sage. A méditer...

    Ce roman est tout en poésie, normal puisqu'il porte sur un artiste ! C'est une magnifique histoire sur l'accomplissement de soi qui passe par la recherche d'une beauté parfaite. Michelangelo passe par plusieurs émotions. On voit comment il arrive à grandir et en même temps à quel point ses peurs sont ancrées en lui et l'empêchent d'avancer comme il voudrait. Mais ses peurs, c'est aussi ce qui fait de lui un génie...

    Pour finir en beauté, l'auteur est une violoniste reconnue (mais française contrairement à ce que l'on pourrait penser !), et pour moi qui adore cet instrument, c'est encore un bon point pour Pietra viva !

    Merci à Price Minister pour ce nouveau match de la rentrée littéraire.

    B.


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  • Déwé Gorodey, Tâdo, Tâdo, wéé !

    336 pages

    Résumé :
    Vaste fresque évoquant la Nouvelle Calédonie. Il porte la version des Kanaks eux-mêmes, racontant leur histoire à travers le XX° siècle. Le récit s’appuie à la fois sur des regards qui pourraient paraître contradictoires : une vision traditionnelle de la société de la Coutume, une vision politique assumée indépendantiste et marxiste et une vision profondément féministe. Ce roman intègre à tout cela l’univers du conte kanak, avec sa morale, ses côtés magiques et sa poésie. Océanien, il cherche à unir toutes ces courants de vie et de pensée. La trame très originale du roman se décline à travers la vie de celle qui n’est d’abord qu’une petite fille, Tâdo, mais aussi à travers les vies des différentes parties de sa parentèle au sens le plus large et le plus précis. Ces vies sont interdépendantes par le fonctionnement de la tribu et de la pensée Kanak. Ces vies sont aussi incluses dans l’histoire du pays, dans ses drames et dans celle du monde contemporain et de ses grandes inquiétudes, comme celles qui touchent l’écologie.


    Critique :
    Si vous me suivez depuis un petit moment, vous pourrez remarquer que ce n'est pas le premier livre que je lis sur la Nouvelle-Calédonie. J'adore ses paysages et son ambiance. En apprendre encore plus sur son histoire, et surtout avec ce roman sur son histoire vue par une kanak, c'est quelque chose que j'ai grandement apprécié !

    C'est un livre assez difficile d'accès, qui nécessite je pense d'avoir déjà une bonne connaissance de l'histoire de ce pays. Il est compliqué dans le sens où le roman est narré selon une vision kanak et qu'il n'y a aucune explication de cette culture ! C'est pourquoi il me parait indispensable de commencer par lire des ouvrages sur la culture kanak avant de s'attaquer à Tâdo, Tâdo, wéé !.

    Même avec ça le roman reste lourd à lire. Ils ont tous les mêmes noms dans la famille : la nièce prend le nom de la tante par exemple. J'étais plus d'une fois complétement perdue !
    L'auteur se remémore des événements historiques sans replacer le contexte. Il faut donc rechercher à quel événement elle fait référence et quel lien il a avec la situation qu'elle est en train de décrire. J'ai donc plus subi cette lecture qu'autre chose...

    Je ne garde pas vraiment un bon souvenir de cette lecture. Cependant j'admire l'auteur pour son parcours et rien que pour ça je suis contente d'avoir lu son roman.

    B.


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