• Emmanuel Carrère, Limonov

    Emmanuel Carrère, Limonov

    489 pages

    Résumé :
    Limonov n’est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement.
    C’est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d’aventures. C’est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.


    Critique :
    Il faut que je remercie PriceMinister pour son match littéraire de la rentrée 2011 et leur envoi de Limonov ! Ce fut un partenariat très bien organisé !

    Alors pourquoi parmi une liste de douze ouvrages, j'ai choisi celui-ci ? C'est une bonne question que je me suis posée moi-même en ayant dans les mains ce gros pavé de presque 500 pages. C'est un peu par curiosité vis à vis de cet homme qui est décrit de façon si extraordinaire dans le résumé et aussi pour l'auteur que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire. J'avais également envie de me plonger dans l'histoire soviétique si attrayante et méconnus en occident. On peut dire que ce roman (si je peux le décrire de cette manière) a totalement répondu à ces attentes.

    Carrère raconte la vie d'Édouard Veniaminovitch, dit Limonov. Et quelle vie ! C'est à peine croyable, qu'un homme est pu faire et voir autant de choses. Son surnom Limonov, il lui vient de Limon (citron) et Limonka (grenade). Ce détail se n'est que le premier qui nous est livré, à nous lecteur, sur cet écrivain et poète. Chaque passage de sa vie nous est décrit avec des mots crus, mais toujours avec ce respect qu'on porte aux personnes au destin hors du commun. Il fut le fondateur du Parti national-bolchevique qu'il dirige toujours actuellement.
    On suit en parallèle l'histoire de l'union soviétique : la mort de Staline, l'ascension au pouvoir de Brejnev, la libéralisation économique de Gorbatchev, la montée des nouveaux riches, la chute du communisme... On étudie ça à l'école, mais pas de la même façon. On découvre vraiment dans ce roman une culture différente de la notre. Les gens n'ont pas les réactions auxquelles on peut s'attendre. C'est un nouveau point de vue que nous montre Carrère, et rien que pour ça son roman vaut le coup d'être lu.

    Pendant toute ma lecture je n'ai pas pu m'empêcher de me demander ce que pouvait en penser celui que vise ce roman : Limonov. L'auteur nous le laisse entendre à la fin. Vu le personnage, il ne peut qu'être fier d'être l'objet d'une telle attention.
    Carrère constate des faits et ne juge pas. C'est là toute la beauté du roman. Je ne doute pas qu'il est son opinion mais il a réussit à rester suffisament neutre pour qu'on puisse se forger le notre.

    L'auteur est venu en parler sur le plateau de La grande librairie (1ère partie de l'émission). Si cela vous intéresse, c'est à retrouver ici.


    La phrase de la fin :
    "Ca, d’accord : ça lui va."

    B.



  • Commentaires

    1
    Dimanche 6 Novembre 2011 à 12:59

    J'en ai beaucoup entendu parler avec cette rentrée littéraire et encore il y a peu (il me semble qu'il a reçu un prix?) mais, au final, il ne m'intéresse pas plus que ça... Alloons bon, peut-être que dans quelques années je le prendrais mais pour le moment, ce n'est pas dans mes priorités.



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