• Bernard Pelchat, Hôtel Victoire

    105 pages

    Résumé :
    26 juin 1950, juin 1950, jour de déménagement. On a vendu l'hôtel. Pourquoi ? Les propriétaires, Léontine et Ernest, découvrent que leurs deux plus jeunes, Fernande et Camil, sont homosexuels. Flash-back d'un an sur un parcours peu commun pour l'époque : les parents décident de tout quitter pour le bonheur de leurs enfants. Nous suivons l'itinéraire difficile de cette famille dans ce village où intimidation et ostracisme finissent par briser des vies.


    Critique :
    En premier lieu je tiens à remercier l'auteur, Bernard Pelchat, pour m'avoir envoyé son nouveau roman en format numérique.

    Rentrons tout de suite dans le vif du sujet : j'ai aimé la forme mais pas le fond. Je m'explique !

    C'est l'histoire de deux jeunes adolescents qui vivent en campagne. On suit leurs premières expériences sexuelles, sauf qu'ils sont homosexuels, tout les deux ! Pourquoi ? Je ne sais pas si c'est tiré d'une histoire vraie mais je pense que le roman aurait gagné à ne suivre que le parcours d'un seul enfant vivant difficilement son homosexualité.
    Vu que le frère et sa soeur sont homosexuels tout les deux j'ai trouvé dommage qu'il n'y ai pas plus de lien entre leurs parcours. Le frère fait ses études loin du village et soutien sa soeur, c'est vrai, mais il n'y a qu'un seul passage dans tout le bouquin qui le montre !

    Autre chose qui m'a surprise : Fernande ne tente pas de refouler son orientation sexuelle. Si elle le vit si mal pourquoi est-ce qu'elle n'a pas une phase où elle tente de le cacher ? Les deux adolescents assument pleinement leur homosexualité mais vivent mal le regard des autres. Je n'ai pas trouvé ça logique.

    Les parents ont un rôle mineur dans l'histoire alors que cela devrait être le contraire. Ils décident de déménager mais beaucoup trop tard ! Je n'ai pas eu l'impression qu'ils soutenaient leurs enfants. Cela aurait pu être un parti pris de voir une famille qui rejette ses enfants ou au contraire les soutient coûte que coûte.

    Le livre passe très vite. C'est dommage de n'avoir pas plus poussé le récit. Il y aurait eu tellement de passages qui auraient pu être plus détaillés. Il y a également beaucoup d'autres thèmes autour de la question de l'homosexualité que l'auteur n'aborde même pas.

    On peut voir à quel point les commérages peuvent être destructeurs... La morale du livre est de rester ouvert d'esprit, de ne pas condamner les gens différents mais surtout de faire attention à ce qu'on peut dire derrière le dos des gens !

    J'ai adoré l'originalité dans la forme ! Le roman se déroule, comme le titre l'indique, dans un hôtel. On passe par les points de vue de plusieurs objets de l'hôtel : les clés, le tiroir-caisse, les draps... Chaque objet a sa propre personnalité et sa façon de voir les choses. C'est une super idée ! De plus l'auteur a toujours un style aussi agréable et fluide à lire.

    De bonnes idées, une plume toujours aussi jolie mais il me manque une histoire plus travaillée !

    B.


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  • Bernard Pelchat, Des nouvelles de ma soeur

    145 pages

    Résumé :
    Ce touchant récit de Bernard Pelchat – écrit en s'inspirant de l'arrivée dans sa famille d'une petite soeur lourdement handicapée, tant physiquement qu'intellectuellement, au début des années cinquante, alors qu'il avait sept ans – est bâti à partir de souvenirs personnels abondamment revisités. "Des nouvelles de ma soeur" relate une existence marquée de nombreuses péripéties éprouvantes qui ont imposé à Sylvie un destin peu commun. Elle n'aura laissé aucune trace apparente de son passage sur terre. Elle n'aura été qu'une minuscule goutte d'eau dans l'ensemble de l'univers. Elle ne sera cependant pas passée inaperçue pour ses proches qui l'ont suivie tout au long de ses cinquante années de vie. Une femme anonyme, sans histoire, mais qui en a quand même eu une.


    Critique :
    J'ai reçu ce partenariat un beau matin dans ma boite au lettre sans n'avoir aucune idée du sujet du roman. C'est vrai que c'est ma façon de faire : je ne lis jamais un résumé avant d'avoir commencé un livre. Mais dans le cadre d'un partenariat j'évite de prendre des risques parce qu'il est toujours pénible de devoir démonter le livre d'un auteur en sachant qu'il attend de connaître notre avis... Pour autant ça ne pas empêché d'avoir de très mauvaise surprise, ou au contraire comme ici de faire une très belle découverte !

    En parcourant le résumé donc, avant d'en démarrer la lecture, j'étais plus que sceptique. Un roman sur le handicap d'un proche : est-ce que ça ne va pas être triste à mourir ? Je voyais déjà l'immersion dans cette famille, un peu comme une curiosité malsaine, dans une ambiance de peine et de souffrance... Et bien je n'y étais absolument pas. Ce livre est tout le contraire ! Une ode à la vie, un amour sans limite pour un être différent. Pour sûr qu'à la place de Sylvie je n'aurais rêvé meilleure famille.

    Bernard Pelchat nous raconte l'histoire de sa sœur lourdement handicapée, de son arrivée dans la famille à sa mort cinquante ans plus tard. C'est son combat pour la vie, son envie de vivre plus forte que sa malchance génétique qu'il nous décrit dans son roman. Le plus fabuleux c'est qu'on voit réellement Sylvie à travers les yeux de son frère, et que l'auteur a su se remettre dans la peau de son enfance pour nous en parler. On voit d'abord Sylvie selon les yeux d'un enfant puis cet enfant grandit  et en même temps sa vision des choses. Je tire mon chapeau à cet auteur qui a su retrouver son âme d'enfance et nous la transmettre, c'est tellement rare !

    Le roman comporte forcément une part de souffrance et d'incompréhension face à l'inconnu que représente Sylvie, mais ce ne sont pas des passages lourds à lire parce qu'au-delà de tout ça il y a un amour inconditionnel. Alors oui c'est triste, mais également chargé d'émotions bienveillantes. En plus c'est de l'amour purement gratuit car comment savoir si Sylvie le ressentait et encore plus si elle pouvait faire de même ? Beaucoup de questions restent sans réponse dans ce livre.

    On va à la rencontre d'une famille unie. C'est vraiment ça le plus magique dans ce roman je trouve. Le passage que nous raconte l'auteur sur l'échappée de Sylvie sur l'eau avec une bonne partie du village derrière elle est juste génial. Ça montre aussi une solidarité encore plus large que le cadre familial.

    C'est un roman dont je n'ai envie de garder que le positif, malgré toutes les difficultés et souffrances que Sylvie a forcément dû engendrer. Je le vois comme un roman d'amour et qui fait face à la vie envers et contre tout, raconté avec en prime une très jolie plume.

    Merci aux éditions Mon petit éditeur pour cette si belle découverte !


    La phrase de la fin :
    "Toi seule assumais ces étincelles éphémères qui surgissaient à l'improviste du fond des ténèbres, parcelles d'infini, du fond de ton âme, intimes étoiles d'espoir qui ne soulevaient et ne soulèvent encore qu'une seule question : pourquoi ? "

    B.


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  • Delaf et Dubuc, Les nombrils

     pages

    Résumé :
    Elles sont jeunes. Elles sont belles. Elles ont tous les garçons à leurs pieds.
    Mais elles sont vaches. Elles n'ont aucun sens moral, et elles n'ont aucune raison de s'en cacher !


    Critique :
    C'est une bande dessinée que l'on m'a fait découvrir et qui est absolument fantastique ! Je ne peux que la conseiller à mon tour ! Les dessins sont bien faits, c'est vraiment agréable à regarder. Les personnages sont très attachants. Ils ont chacun un caractère propre, une identité. C'est assez rare dans une BD, des personnages aussi poussés ! L'histoire également est très travaillée. Elle est non seulement extrêmement drôle, mais logique et elle avance petit à petit. C'est un réel plaisir de voir comment elle évolue au fil des pages. Les auteurs ont même mis quelques mystères à résoudre, et cela rend le suspense encore plus présent !
    Bref, je n'ai que des bonnes choses à dire sur ce livre ! Lisez-le !

    B.


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  • Barbara Gowdy, Un lieu sûr

    389 pages


    Résumé :
    Une jeune éléphante abandonnée par son clan après le décès de sa mère doit trouver sa place dans son nouveau groupe. Cette insertion s'avère d'autant plus difficile que l'existence des éléphants est précaire. Ils doivent éviter les intempéries et les chercheurs d'ivoire. Une trouvaille assurerait leur survie : "l'os blanc", un objet magique qui permet d'accéder à un "lieu sûr", le paradis des éléphants.
    Convoquant à la fois des faits observables, un sens profond de la description et une splendide imagination poétique, Barbara Gowdy nous donne accès au monde de ces animaux de légende, qui exercent sur l'homme, depuis l'aube des temps, la plus ambivalente des fascinations.


    Critique :
    C'est un roman particulièrement envoûtant ! La couverture m'a tout de suite sauté aux yeux. Il fallait que je le lise ! Le livre commence par des arbres généalogiques et un glossaire sur l'univers que Gowdy a créé. Les premières pages sont assez déroutantes. Il faut le temps de rentrer dans le roman et de se familiariser avec l'écriture. D'ailleurs celle-ci a parfois des tournures très sympa. L'auteur tente de rapprocher les éléphants des humains, que nous soyons beaucoup plus proches d'eux qu'on ne le pense. Ici, ils ressentent les mêmes joies, les mêmes peurs que nous. Tout au long du récit, j'ai été captivé et fasciné par ces pachydermes. Le roman est très bien documenté et donc bien que l'histoire soit fictive, elle se base sur des faits réels. On a vraiment l'impression d'être avec eux. Les quelques passages sur les massacres pour l'ivoire sont abominables. Tout la quête de ce fameux "os blanc" est franchement bien menée, on se prend au jeu.
    En bref, c'est un roman qui mérite de se faire connaître parce qu'il révèle un univers méconnu mais pas moins fascinant et qu'il possède des personnages d'une beauté et d'une sensibilité magnifiques. Il est à découvrir !

    B.

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