• William Wilkie Collins, Sans nom

    Lecture commune de l'été 2011
    829 pages

    Résumé :
    Nul doute que Wilkie Collins n’ait donné avec Sans nom (1862) l’un de ses plus intraitables chefs-d’oeuvre : celui en tout cas qui privera le mieux de sommeil le lecteur assez téméraire pour s’y plonger, pour s’y perdre. De tous ses romans, celui que préférait Dickens… et celui dont se sera peut-être le plus directement inspiré Charles Palliser pour ourdir la trame diabolique de son Quinconce. C’est aussi le plus noir : portrait et itinéraire d’une femme dépossédée de toutes ses espérances (et même de son identité) à la suite d’un complot fomenté par des gens du meilleur monde. Elle se battra, se salira les mains, fera le terrible apprentissage de la liberté… et nous tiendra en haleine huit cents pages durant au fil d’une intrigue qui ne nous épargne rien. Prétexte, pour l’auteur, à décorseter la bonne société victorienne avec un sadisme tout hitchcockien. Après La Dame en blanc et Pierre de lune, qui connaissent l’un et l’autre un joli succès en « poche », passage d’un nouveau Wilkie Collins en collection « Libretto » : Sans nom, l’un des plus hitchcockiens parmi les romans de celui qui fut, à la fin du siècle dernier, l’inventeur du « thriller ».


    Critique :
    Le site Bibliofolie organise une lecture commune pour cet été 2011 et pour une fois, je me suis décidée à participer. La couverture de ce roman ne m'attire pas vraiment et je dois avouer que je n'aurais jamais lu Sans nom. Il a beau être un classique, je ne connaissais pas du tout l'auteur Collins. En plus quand j'ai eu le livre dans les mains, et que j'ai vu quel pavé c'était, j'ai légèrement regretté de mettre inscrite à cette lecture.
    Mais heureusement qu'on m'a fait découvrir ce roman ! C'est une perle ! Je disais récemment du roman Les visages que c'était un très bon thriller, mais celui-ci a non seulement une intrigue pleine de rebondissements mais a en plus une écriture d'une qualité rare. Collins a un don pour décrire les lieux où évoluent les personnages et pour construire une intrigue !
    Magdalen est un personnage fascinant. Elle va se battre pour retrouver sa dignité en usant tout les moyens possibles. On ne peut s'empêcher d'avoir de l'admiration pour elle, même si parfois elle peut nous faire peur. Elle va s'opposer à Mrs Lecount, femme de chambre de Mr Vanstone. Survient ensuite un suspens insoutenable qui dure jusqu'au dernier moment pour savoir laquelle de ces deux bouts de femmes pleines de caractère va l'emporter ! Chaque partie amène son lot de surprises et d'imprévus. J'ai vraiment été bluffé par ce roman. C'est difficile à croire qu'il date de 1862. Je ne savais pas que Collins était considéré comme l'inventeur du thriller.
    Entre chaque partie du roman (qui se passe dans un lieu différent), on trouve un échange de lettres. Ca redonne du souffle au lecteur. On s'éloigne un peu et c'est plus facile de faire le point sur tout les éléments.
    La seule chose qui m'a surprise, c'est le dénouement. On s'attend à quelque chose d'assez tragique mais ce n'est pas du tout le cas. Tout se termine très bien, dans le meilleur des mondes. Je pensais vraiment que Magdalen se suiciderait, c'est la fin logique pour terminer un tel drame. Collins a préféré finir sur une note positive, et je ne peux donc qu'apprécier.
    L'auteur dénonce dans ce roman certains lois de l'époque (que je ne détaillerai pas pour ne pas dévoiler l'histoire) et j'aime ces auteurs qui essayent de défendre une cause dans leur livre.
    Pour faire court, un roman incontournable, à lire absolument !


    La phrase de la fin :
    "Il se pencha, et lui répondit par un baiser."

    B.


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  • Mary O'Hara, Le fils de Flicka

    384 pages

    Résumé :
    Flicka, la pouliche sauvage que le jeune Ken a réussi à apprivoiser, vient de donner naissance à un étonnant poulain blanc. Un futur champion ? Ses performances pourraient alors sauver le ranch de la ruine. Mais Thunderhead, l'indomptable, désarçonne son jockey dès sa première course... La suite de Mon ami Flicka, la suite d'une merveilleuse histoire d'amitié.


    Critique :
    J'ai eu du mal à me mettre dans le roman. C'est écrit assez petit, ça abime les yeux et fatigue. C'est dommage on doit faire des pauses plus souvent. Donc si ce roman vous tente, je vous conseille une autre édition. L'auteur débute de suite par des descriptions de paysages, ça n'entraine pas dans le rythme de la lecture. Mais passé les premiers chapitres, ce livre nous embarque totalement ! J'ai juste adoré. Je me suis retrouvé dans le ranch avec ses personnes et ses animaux. Autant les premières descriptions sont assez pénibles, autant celles qui suivent sont magnifiques ! Ce roman donne des frissons. C'est une belle histoire avec de très bonnes morales.
    On suit donc Thunderhead (si c'est pas un nom sublime !), fils de Flicka, avec son jeune dresseur Ken ; on suit également sa mère et son père, se battant pour sauver le ranch. Le personnage de la mère est génial et admirable. Le roman ne s'essoufle donc pas du tout, comme la plupart dans le même genre, avec une histoire basée uniquement sur des chevaux.
    Je n'ai qu'un seul regret après avoir lu ce livre, c'est de ne pas pouvoir rentrer dans les pages pour découvrir ces paysages de paradis !


    La phrase de la fin :
    "Finalement, il remonta dans le ciel et son cri dur et isolé : "Kark ! Kark ! Kark !" fut emporté par les ondes à travers la vallée jusqu'aux flancs des montagnes où ses derniers échos se brisèrent en un murmure imperceptible."


    Adaptation Cinématographique :
    Elle date de 1945. Je me suis dit que cela devait être sympa de regarder un vieux film. Effectivement j'ai passé un bon moment. Chaque petites péripéties est accompagnée d'une musique tragique, ce qui rend la scène très drôle ! Je regrette un peu que le film ne respecte pas tellement le roman.
    C'est donc un bon moment, un peu nostalgique, même si on est soulagé quand "The End" fait son apparition !

    B.


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  • Melissa Kantor, L'affaire Amanda (T1)

    323 pages

    Résumé :
    Amanda Valentino est arrivée au lycée le jour d'Halloween, et elle a changé nos vies. Le 15 mars dernier, elle a disparu, et aucun de nous ne l'a revue depuis... Les indices qu'elle sème sont troublants : non seulement on a du mal à comprendre ce qu'ils veulent dire, mais ils nous donnent à penser qu'Amanda n'est pas très loin... Nous ne sommes certainement pas les seuls à l'avoir connue... Alors nous avons besoin de ton aide. Si tu connais Amanda, si tu sais quoi que ce soit à propos de sa disparition, si tu veux nous aider à comprendre ce qui s'est passé, viens participer aux recherches avec nous !


    Critique :
    C'est un peu par dépit que j'ai lu ce roman. Sa couverture rose bonbon ne m'attirait pas spécialement. Je m'attendais à un roman 100% fille avec des histoires d'amour à n'en plus finir. Heureusement que j'ai dépassé ces préjugés pour me plonger dans cette histoire ! Parce que, oui, ce roman à l'allure girly n'en est pas un du tout et qu'il est pas mal du tout ! Au premier abord l'héroïne nous apparait superficielle avec sa bande d'amie, plus pestes les unes que les autres. En plus, pour continuer dans le cliché, son père boit et déprime et sa mère n'est plus là. Elle est intelligente, jolie mais pas canon, de ce côté-là c'est donc la nana banale dans laquelle toutes les lectrices peuvent se retrouver.
    Une de ses amie (qui ne fait absolument pas partie de ses copines à la pointe de la mode) disparaît et elle se retrouve mystérieusement melée à des incidents tous les plus bizarres les uns que les autres. Je ne vais pas continuer à dévoiler l'intrigue, pour ça il faudra lire ce livre !
    Ce bouquin va faire partie d'une série de huit tomes. Là où ça devient sympa, c'est que ce sont les lecteurs qui vont participer à écrire la suite ! A la fin de ce premier tome les protagonistes construisent un site web qui existe bel et bien : laffaireamanda.fr. Je trouve ça super original comme idée. Je vous laisse donc découvrir ce site internet, et si l'envie vous en dit, de lire ces romans et de participer à l'aventure !

    B.


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  • Jesse Kellerman, Les visages

    473 pages

    Résumé :
    Lorsque Ethan Muller, propriétaire d'une galerie, met la main sur une série de dessins d'une qualité exceptionnelle, il sait qu'il va enfin pouvoir se faire un nom dans l'univers impitoyable des marchands d'art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans à New York dans un appartement miteux. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c'est le travail d'un génie.
    La mécanique se dérègle le jour où un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d'enfants victimes, des années plus tôt, d'un mystérieux tueur en série. Ethan se lance alors dans une enquête qui va bien vite virer à l'obsession. C'est le début d'une spirale infernale à l'intensité dramatique et au coup de théâtre final dignes des plus grands thrillers.
    Bien loin des polars calibrés habituels, Jesse Kellerman, styliste hors pair, nous offre ici un roman d'une indéniable qualité littéraire qui, doublée d'une intrigue machiavélique, place d'emblée le livre au niveau des plus grandes réussites du genre, tels Mystic River, de Dennis Lehane, ou L'Analyste, de John Katzenbach.


    Critique :
    J'adhère de plus en plus au genre du thriller. J'aime me prendre au récit et ne plus pouvoir le lâcher tant que je ne saurais pas le dénouement. Ce roman s'y prête très bien. J'ai beaucoup aimé les personnages, notamment celui d'Ethan et ses relations avec son père et sa copine.
    Le livre est coupé de flash-back. Au premier interlude, je n'ai pas compris d'où il venait, en quoi il consistait. Puis j'ai compris que la famille du narrateur aurait un rôle à jouer dans cette histoire. Mais comment, là est toute la question et tout l'intérêt du roman ! Ces annecdotes du passé sont donc assez déconcertantes au début puis finalement s'intègrent parfaitement au récit. On finit même par les attendre avec impatience pour avancer dans les explications.
    Ce livre parle aussi beaucoup d'art. Souvent quand on pense à l'art comtemporain on voit un tableau blanc avec une tâche noire et ça nous parait complétement absurde. L'auteur arrive dans son livre à nous faire aimer cet art et surtout le comprendre ! Ca peut paraître surprenant mais c'est pourtant vrai. Il nous explique l'importance des galéristes dans ce milieu, ainsi que des effets de modes. Je suis ravie d'avoir lu ce bouquin pour ça !
    C'est donc un roman génial, qui mérite son titre de très bon thriller !


    La phrase de la fin :
    "Mais comme Ethan s'avance, en disant à David un mot qu'il n'a pas prononcé depuis longtemps, sur un ton que David ne se souvient pas d'avoir jamais entendu, comme il lui dit "Papa ?", alors son regard commence à se fixer."

    B.


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  • Dai Sijie, Balzac et la petite Tailleuse chinoise

    229 pages

    Résumé :
    « Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts: à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais : Dickens, Kipling, Emily Brontë... - Quel éblouissement! - Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara : Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. »


    Critique :
    C'est une histoire touchante et poignante qui se déroule pendant la révolution culturelle en Chine. On apprend beaucoup de chose sur cette période et la dictature de Mao Zedong. Vivre cette oppression à travers ces deux personnages, amis depuis l'enfance, nous ouvre vraiment les yeux. J'ignorais complétement que les enfants considérés comme "intellectuels" devaient partir en rééducation parmi les paysans. Nos deux amis, issus tout les deux de familles "ennemies du peuple", doivent donc partir pour la montagne du Phénix du Ciel dans la province du Sichuan.
    Le narrateur joue du violon alors que son ami, Luo, est un conteur d'histoire.
    On suit donc leurs péripéties dans cette montagne. Ils ont un autre ami, le Binoclard, qui possède des livres, chose absolument interdite à cette époque. Ils vont lui rendre des services en échange de livres. C'est en lisant qu'ils vont apprendre ce qu'est l'amour.
    Après avoir lu ce livre, on se rend compte de la chance que nous avons de pouvoir lire sans aucune censure. Peut importe ce que les livres racontes, s'ils critiquent le régime ou la personne au pouvoir.
    La petite tailleuse chinoise est une simple paysanne dans la montagne, mais grâce aux livres, à l'éducation qu'elle va recevoir d'eux, elle s'épanouit. Elle veut alors découvrir la vie, elle ne peut plus rester simplement dans sa montagne. On comprend ici à quel point les livres sont importants pour l'épanouissement d'une population.
    En bref, c'est une belle histoire d'amour pendant la révolution culturelle de Chine qui nous montre l'importance de la liberté d'expression.


    La phrase de la fin :
    "- Elle m'a dit que Balzac lui a fait comprendre une chose : la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix."

    B.


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