• Daniel Pennac, Chagrin d'école

    305 pages

    Résumé :
    - Un livre de plus sur l'école, alors ?
    - Non, pas sur l'école ! Sur le cancre. Sur la douleur de ne pas comprendre et ses effets collatéraux sur les parents et les professeurs.


    Critique :
    Je n'avais jamais lu de livre de Pennac. J'aurais préféré commencé par Comme un roman mais je suis tombée sur celui-ci, se sera pour la prochaine fois !

    Je n'ai pas été déçu pour autant. C'est un bouquin super drôle et touchant aussi d'une certaine manière. Je ne connais pas vraiment ce point de vue du cancre, j'en ai jamais été un, mais justement c'est surprenant de se mettre à cette place ! On voit que ce ne sont pas juste des perturbateurs mais des élèves en difficulté qui ne trouvent pas leur place sur les bancs de l'école.
    Pennac raconte aussi quelques petites anecdotes de quand il était professeur. C'est très marrant et très instructif aussi j'imagine pour un autre professeur. Il parle aussi beaucoup des parents et des différentes façons qu'ils ont de faire face à la situation.

    C'est donc un roman qui m'a bien plu et bien fait rire. A conseiller !


    La phrase de la fin :
    "Une hirondelle assommée est une hirondelle à ranimer, point final."

    B.


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  • Emmanuel Carrère, L'Adversaire

    222 pages

    Résumé :
    Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.


    Critique :
    J'ai découvert Emmanuel Carrère lors du match littéraire de la rentrée 2011 du site PriceMinister. J'ai appris qu'un de ses plus grand succès est L'Adversaire et depuis je voulais le lire.
    J'ai d'abord eu l'occasion de voir le film, très poignant ! Il est un peu long par moment mais à la fin on en ressort secoué.
    Le livre donne un peu le même effet mais il est plus compatissant envers Jean-Claude Romand.
    C'est vrai qu'on se demande comment sa famille, ses amis, même un inconnu rencontré au coin d'une rue n'ont pas su se rendre compte des mensonges mais surtout du vide de cet homme. Ca laisse bouche bée...
    Carrère tente d'expliquer pourquoi et comment il en est arrivé là. D'où est parti le premier mensonge et comment les autres ont suivi. C'est un cercle infernal et plus Jean-Claude Romand s'y enfonce, plus il lui est impossible de s'y échapper.
    Carrère a mener une véritable enquête pour écrire ce livre et il nous montre chaque étape de son parcours pour savoir ce qui s'est réellement passé. Il nous dit ses difficultés, ses peurs et son incompréhension. Il va prendre contact avec Romand et échanger plusieurs courriers.
    Pourquoi cet homme a finalement un jour craqué et détruit toute sa famille ? Même en ayant lu ce livre qui apporte quelques réponses, on reste dans un état de stupéfaction.
    C'est une histoire vraiment étonnante et dramatique, et Carrère a réussit le pari d'en faire un livre très humain.


    La phrase de la fin :
    "J'ai pensé qu'écrire cette histoire ne pouvait être qu'un crime ou une prière."

    B.


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  • Delphine De Vigan, Rien ne s'oppose à la nuit

    437 pages

    Résumé :
    « La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et
    inabouti. »
    Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.


    Critique :
    C'est mon deuxième roman de De Vigan et c'est un deuxième coup de coeur ! L'histoire est pourtant totalement différente de No et moi, mais le style reste le même.
    On retrouve sa jolie plume et on reste accroché à son récit pendant toute la lecture. Encore une fois, elle a réussi à transmettre tout le panel des émotions et rien que pour ça, c'est une formidable lecture !
    J'ai quand même eu du mal tout au long de ce roman à comprendre comment la narratrice pouvait pardonner à sa mère et continuer à avoir autant d'amour... Ca me dépasse un peu. Elle s'accroche comme s'il y avait le moindre espoir que sa mère change un jour. Je crois que j'aurais depuis longtemps jeter l'éponge à sa place. C'est vrai pourtant que sa mère n'a pas eu une vie facile tout les jours mais est-ce une raison ? En tout cas j'admire De Vigan pour son courage (ainsi que sa soeur). L'image qu'elle peint d'elle-même montre une femme extraordinaire.
    Sa famille traverse tellement d'épreuves et elle nous dévoile tout, sans pudeur. On y rencontre autant de joie que de peine ! D'un certain côté on s'y retrouve forcément quelque part parce qu'on a tous une famille avec ses hauts et ses bas.
    C'est un bouquin qui m'a profondément touché et je ne peux que vous le recommander !


    La phrase de la fin :
    "Aujourd'hui, je suis capable d'admirer son courage."

    B.


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  • 224 pages

    Résumé :
    Monsieur Jourdain prétend sortir de sa condition bourgeoise en singeant les manières d'un noble. Mais, avec une naïveté qui n'a d'égale que sa prétention, il se laisse duper par l'apparence d'un hôte qu'on lui présente comme le fils du Grand Turc et auquel il destine sa fille.
    Une comédie-ballet pleine d'entrain et la satire jubilatoire d'une bourgeoise qui rêve de noblesse.


    Critique :
    Je pensais l'avoir déjà lu et connaître l'histoire par coeur mais il n'en était rien ! Je ne connaissais que la première partie de cette pièce de théâtre. J'ai donc découvert la deuxième lors de ce que je pensais être une relecture. Heureusement que je me replonge dans de vieux classique alors !
    Je n'ai pas lu cette édition mais une très ancienne avec plein de notes pour mieux comprendre le texte. Ce genre d'édition est parfait, je vous le conseille. Ca permet de ne pas passer à côté de chose essentielle et de bien voir ce que l'auteur a voulu dire.
    Je ne vais pas m'éterniser sur cette oeuvre en elle-même, vous pouvez trouver tout ce que vous voulez sur internet ! C'est une pièce bien sympathique et drôle en tout cas !

    B.


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  • Delphine De Vigan, No et moi

    287 pages

    Résumé :
    Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies.
    Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde. A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle.
    No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence. No, privée d’amour, rebelle, sauvage.
    No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
    Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Envers et contre tous.


    Critique :
    Cela faisait très longtemps que j'attendais de lire ce livre ! C'est maintenant chose faite et je suis totalement sous le charme de la plume de Delphine De Vigan (je lis Rien ne s'oppose à la nuit qui lui aussi m'a tout de suite embarqué).
    Elle a une écriture légère, douce et qui retranscrit autant la tristesse que la joie. J'ai ressenti mille émotions lors de cette lecture. Elle a une façon de raconter les choses qui fait que c'est impossible de ne pas aimer ce roman.
    En plus de ça, l'histoire est juste magnifique. Lou est un personnage admirable et tellement généreux. Elle cherche à rendre le monde un peu meilleur. Elle se bat pour ses idées et est prête à affronter les autres pour cela. No est un personnage plus mystérieux, plus nuancé. On sent son désarroi, sa peine et la lutte qu'elle doit mener contre elle-même et l'injustice de sa vie. Les personnages évoluent au fil des pages mais gardent leur passé comme bagage.
    C'est un récit qui m'a beaucoup touché et qui raconte des choses sur un milieu qu'on ne connait pas et qu'on n'a pas l'habitude de cotoyer. Il est vivant et bouleversant. Tout n'est jamais tout rose ou tout noir.  C'est vraiment un livre à lire !


    La phrase de la fin :
    "Alors j'ai compris que, parmi les question que je me pose, le sens de rotation de la langue n'est pas la plus importante."

    B.



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